La cigarette électronique confirme son efficacité

Une nouvelle étude menée auprès de plusieurs fumeurs britanniques montre que ceux ayant utilisé une cigarette électronique ou pris de la varénicline ont été les plus nombreux à arrêter de fumer.

En matière d’aide au sevrage tabagique, les fumeurs ont l’embarras du choix : Gommes, patchs nicotiniques, thérapies comportementales, médicaments, cigarette électronique, hypnose… Mais parmi toutes ces méthodes, y en a-t-il une qui sort du lot? En janvier 2019, une étude avait déjà montré que la cigarette électronique était deux fois plus efficace que les substituts nicotiniques classiques pour arrêter de fumer. Une nouvelle étude, publiée le 22 mai dans la revue Addiction, confirme que la cigarette électronique mais aussi un médicament (la varénicline) seraient le plus souvent associées au succès.

Quatre chercheurs de la University College London (Angleterre) ont analysé les réponses à un questionnaire de près de 19.000 fumeurs. Tous avaient plus de 16 ans au moment de l’étude, vivaient en Angleterre et avaient fait au moins une tentative d’arrêt dans l’année précédent le questionnaire. Un peu plus de la moitié d’entre eux a eu recours à une ou plusieurs aides au sevrage. Les substituts nicotiniques (patchs, gommes, sprays à la nicotine), prescrits par un médecin ou directement achetés en pharmacie, ont été de loin les plus élus, avec 36% des participants ayant utilisé une aide. Viennent ensuite la cigarette électronique (12,7% d’utilisateurs), la varénicline (Champix) avec 5,5% d’utilisateurs et les thérapies comportementales (4,6%).

Cigarette électronique et varénicline

En tout, 16% des participants avaient arrêté de fumer au moment où l’étude a été menée, en majorité des personnes ayant eu recours à des aides au sevrage. Toutefois, 16,8% de ces fumeurs repentis y sont parvenus sans aucune aide. Pour les autres, les résultats montrent que la cigarette électronique et la varénicline sont les moyens les plus efficaces, avec respectivement 95% et 82% de taux de succès en plus pour leurs utilisateurs par rapport à ceux n’ayant rien pris. Les fumeurs qui se sont fait prescrire un substitut nicotinique par un professionnel de santé ont, eux, enregistré un taux de succès supplémentaire de 34%.

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Arrêter de fumer réduit le risque de maladie chronique et augmente l’espérance de vie», rappellent les chercheurs dans leur étude. «Plus les fumeurs arrêtent tôt, plus le sevrage est bénéfique. Et ceux qui arrêtent au début de leur vie d’adulte évitent presque tous les excès de mortalité et retrouvent en moyenne 10 ans d’espérance de vie.

Si la cigarette électronique est reconnue comme étant bien moins nocive que le tabac et comme une aide au sevrage efficace, ses potentiels impacts à long terme sont encore inconnus. Quant à la varénicline, connue sous le nom commercial Champix, il s’agit d’une molécule capable d’imiter l’action de la nicotine dans le cerveau. Elle réduit le plaisir de fumer en diminuant la sensibilité du système nerveux à la nicotine. En revanche, elle n’est pas dénuée d’effets indésirables (nausées, insomnies, maux de tête…). 

L’étude montre également que selon l’âge, le niveau d’addiction et le statut socio-économique des participants, les aides utilisées ont eu plus ou moins d’efficacité. La prescription de substituts nicotiniques a par exemple été l’aide la plus efficace chez les plus âgés. Au contraire, le soutien sur internet a moins bien fonctionné pour eux. Autre exemple: l’hypnothérapie, le coaching téléphonique et sur internet se sont révélés être moins efficaces chez les fumeurs ayant une forte addiction