Des millions de vapoteurs utilisent leur e-cigarette de façon extrême et prolongée. On leur compte entre 120 et 150 bouffées de vapeur par jour, sur des périodes plus ou moins longues. Très peu d’effets indésirables graves (pneumonie lipidique notamment) ont été signalés.
Le questionnement de sécurité et de toxicité des e-cigarettes concernent surtout les e-liquides. Une récente méta-analyse montre que de nombreuses substances chimiques et des particules ultra-fines connues pour être toxiques, cancérigènes et/ou irritantes sont détectables dans les aérosols, les cartouches et les liquides de recharge. Par ailleurs, les appareils modifiés ou défectueux peuvent aussi chauffer excessivement le liquide et générer des substances toxiques.
Effets de l’e-cigarette sur les voies aériennes supérieures (nez, gorge) de l’aérosol
Inhaler l’aérosol émis par les e-cigarettes peut provoquer quelques effets indésirables comme :
- sécheresse de la gorge et de la bouche
- sensation d’irritation ou de brûlure dans la gorge
Ces sensations sont dues au caractère irritant de la nicotine et aux propriétés desséchantes du propylène glycol et du glycérol, présents en grande quantité dans les e-liquides.
Dans l’arrière-gorge, elle provoque un picotement, appelé « hit » par les vapoteurs. C’est souvent le contenu en nicotine qui entraîne cette sensation, souvent recherchée par les vapoteurs. Un « hit » trop fort peut aussi être produit par une vapeur trop dense ou trop chaude.
Habituellement, la toux régresse promptement après l’arrêt du tabac, mais la toux peut augmenter chez quelques personnes après l’arrêt du tabac. Quelle que soit l’aide reçue pour arrêter de fumer, les bronches retrouvent leur sensibilité et se débarrassent des secrétions qui les encombrent. Ceci pourrait donc expliquer l’augmentation transitoire de la toux durant les premières semaines du passage de la cigarette traditionnelle à la cigarette électronique.
Les perceptions du goût et de l’odorat sont améliorées quand on arrête de fumer. Aucune étude n’existe sur la récupération de l’odorat et du goût lors du passage de la cigarette à l’e-cigarette, mais certains utilisateurs décrivent un retour du goût !
Effet de l’ e-cigarette sur la capacité pulmonaire et les poumons
De nombreux vapoteurs témoignent de réels bénéfices de l’utilisation de la e-cigarette.
- Réduction de la toux
- Réduction de l’expectoration
- Amélioration de la respiration et de la capacité respiratoire
- Retour du goût
Ces bénéfices sont surtout liés à la réduction, voire à l’arrêt de la consommation de tabac. La cigarette électronique est bénéfique pour votre santé, parce qu’elle vous permet de tenir la « tueuse » à distance.
Les substituts nicotiniques, et par extension le vapotage, ne sont pas contre-indiqués en cas de cancer du poumon. Même si on est déjà malade, mieux vaut vapoter que de continuer à fumer, car fumer diminue les chances de guérison.
Une baisse de la capacité pulmonaire chez le fumeur de la e-cigarette a été observée, mais elle est nettement moindre que lorsque ce dernier inhale la fumée d’une vraie cigarette. En moyenne, on a pu mesurer une baisse du VEMS/CV (volume d’air expiré au maximum en une seconde rapporté à la capacité vitale) de 7,2% chez le fumeur de cigarettes et de 3% quand ils utilisent une e-cigarette.
Il est dangereux d’inhaler l’huile de paraffine ou d’autres huiles minérales et végétales non solubles. Par précaution, il ne faut jamais ajouter d’huiles parfumées dans l’e-liquide, car le risque de pneumopathie lipidique par accumulation dans le poumon est important. Les séquelles sont irrémédiables. A ce jour deux cas de pneumonie lipidique ont été rapportés dans la littérature.
Effet de l’e-cigarette sur le cœur
Le tabagisme augmente considérablement les risques cardiovasculaires (infarctus, accident vasculaire cérébral, athérosclérose) et réduit l’espérance de vie de plus de dix ans. Le risque d’infarctus du cœur est multiplié par six chez la femme et trois chez l’homme. A tout âge, le sevrage tabagique permet de réduire ces risques.
Vapoter ou utiliser des substituts nicotiniques réduit considérablement ces risques. Avec l’e-cigarette, il y a absence de combustion ! Nous n’avons donc plus ce terrible monoxyde de carbone (CO) qui remplace l’oxygène dans le sang et qui favorise le dépôt de cholestérol sur la paroi des artères (athérosclérose) ! De même, il n’y a pas de particules fines solides dans la circulation sanguine.
Des études complémentaires sont attendues mais en tout état de cause, l’effet sur le cœur, s’il existe avec les e-cigarettes, devrait être bien moindre qu’avec les cigarettes ! Mieux vaut vapoter que continuer à fumer du tabac !
Fumer une cigarette de tabac conduit à une dysfonction aigüe du myocarde avec une augmentation significative de la pression artérielle systolique et diastolique et de la fréquence cardiaque. En revanche, en utilisant une e-cigarette ces effets sont quasi-inexistants.
Effet du vapotage sur le cerveau
Chez les vapoteurs débutants, des symptômes tels que vertiges, maux de tête et nausées sont décrits. Ils peuvent être causés par un liquide surdosé en nicotine ou une vapeur trop dense. Paradoxalement, ces symptômes apparaissent aussi lors de sevrage de la nicotine.
La vapeur de l’e-cigarette ne contient pas de monoxyde de carbone (CO) et n’a pas d’impact de ce fait sur l’oxygénation du cerveau.
En dehors du risque possible d’entretien d’une dépendance nicotinique, aucun autre effet neurologique n’est connu avec l’e-cigarette.
Le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) sous e-cigarettes n’a pas été mis en évidence à ce jour. En théorie, ce risque devrait être plus faible que celui observé avec les cigarettes traditionnelles, voire nul.
À court terme, le propylène glycol donné de façon expérimentale à fortes doses peut provoquer sur le cerveau des manifestations d’ébriété voisines de celles de l’alcool, mais on n’en connaît pas les effets à long terme (il est à noter que certains e-liquides contiennent de l’alcool).
Grossesse, allaitement et cigarette électronique
Fumer pendant la grossesse et pendant l’allaitement est mauvais pour l’enfant et la future maman. Cela présente de nombreux risques.
Qu’elle soit absorbée dans la fumée de tabac ou les vapeurs d’e-liquide, la nicotine agit sur le système nerveux de la mère comme du fœtus. Les enfants pourraient souffrir de troubles du développement et du comportement.
Des tests ont démontré que les cellules embryonnaires sont plus sensibles aux e-liquides que les cellules adultes. Les analyses ont également révélé qu’aucun échantillon testé n’était exempt de substances toxiques. On ignore quelle dose d’e-liquide atteint l’embryon ou le fœtus, mais la présence de toxiques dans les liquides fait craindre que le vapotage soit toxique pour l’enfant.
Avant toute autorisation chez la femme enceinte, l’innocuité de la « vapeur » pour le bébé à naître devrait être démontrée pour que l’e-cigarette trouve une place dans l’arrêt du tabac ou la réduction du risque durant la grossesse, mais beaucoup d’inconnues restent à explorer avant une éventuelle recommandation de ce produit chez les femmes fumeuses en échec de sevrage tabagique durant la grossesse.
En conséquence, nous recommandons vivement aux femmes enceintes d’arrêter le tabac, au mieux de réduire et par précaution d’éviter de vapoter. Aux femmes qui souhaitent devenir enceintes, nous leur proposons d’arrêter de fumer avant un début de grossesse.
Vapotage et cancer
Trois substances susceptibles d’être cancérigènes ont été mises en avant par un test de la revue « 60 millions de consommateurs » (2013).
Pour les personnes en traitement contre le cancer, les substituts nicotiniques ne sont pas cancérigènes et ils ne sont pas contre-indiqués. Par contre, aucune étude des effets du vapotage chez les patients souffrant de cancer n’a été publiée. Une certitude, lorsqu’on a le cancer, le fait de continuer à fumer du tabac ne va pas diminuer les chances de guérison.